Résumé du livre : « Puisqu'à mes yeux le poème est la seule façon d'évoquer ce qu'on appelle soixante-huit ».Bernard Chambaz, auteur de plusieurs romans, essais et livres de poésie, développe dans ce court texte une suite (au sens musical du terme) pour Gilles Tautin. La mort par noyade, le 10 juin 1968, de ce jeune lycéen de 17 ans participant à une manifestation de soutien aux grévistes des usines Renault de Flins, est un moment paroxystique des « événements » de Mai 68. Les circonstances de cette mort restent controversées aujourd'hui mais le souvenir s'est cristallisé dans les images de l'enterrement et aux manifestations associées. Ce sont aussi les moments de la fin du mouvement de contestationCe texte, résolument poétique prend la forme classique d'une élégie libre au plan de la versification. La particularité du texte est de faire entendre comme dans un chant polyphonique trois voix énoncées sur des registres différents, qui vont du chuchotement au criIl y a la voix du deuil collectif et celle du deuil individuel