Résumé du livre : Dans La neige noire d'Oslo, Luigi Di Ruscio relate, à travers un récit où passé et présent se confondent, son quotidien de métallo, sa condition de poète et d'émigré en Norvège. Vie privée et histoire collective se téléscopent portées par un récit torrentiel qui semble ne jamais vouloir s'arrêter.Il assume totalement ses marginalités, avec une obsession : écrire comme il l'entend et témoigner pour tous ceux dont justement la littérature ne se soucie pas (et qui ne se soucient pas d'elle) : « si je ne les écris pas mes poésies d'usine, qui d'autre au monde les écrira ? » Il est intarissable en imprécations contre le Dieu clérical qui a colonisé son enfance et sa jeunesse, le blasphème est pour lui un formidable terrain de jeu. Comme souvent, il renverse les rapports de domination: « le soussigné n'est pas croyant il est seulement cru par notre père qui est aux cieux. » Il évoque les espérances et les déceptions qu'a suscitées le communisme, dont l'héritage serait davantage une lutte toujours recommencée que l'espoir d'un nouveau système définitif : « arrêtez de faire les fétichistes, il faut refaire un essai, reprendre le labeur de Sisyphe au point le plus bas, à chaque poussée nous verrons mieux la cime des nouveaux précipices. Notre valeur se mesure à la puissance de l'opposition. » Résister à la violence du travail en usine, aux critiques ou éditeurs qui corrigent, font et défont l'histoire littéraire, à toutes les formes de « brutalisations » sociales et culturellesCe que l'on retient du livre est l'histoire du combat acharné d'un homme pour sa dignité et celle de tous les autres ainsi que les manifestations « d'une joie furibonde » qui lui vient sans doute de l'incroyable cohérence entre sa vie et son oeuvre.