Résumé du livre : THOMAS DE QUINCEYThomas De Quincey (1785-1859) fut assurément l'un des plus grands prosateurs anglais du XIXe siècle. Admirateur et ami de Wordsworth et Coleridge, il aura constitué son oeuvre dans le sillage du romantisme, même si par certains aspects elle annonce déjà la littérature de l'ère victorienne. Écrivain aux multiples facettes, on le connaît surtout aujourd'hui pour quelques ouvrages aussi singuliers par leur propos que par leur style - cette prose unique, faite des « volutes d'une longue phrase qui se déroule en spirales et s'élève de plus en plus haut », selon Virginia WoolfLa vie de Thomas de Quincey aura été marquée par l'expérience de l'opium - de la dépendance et du sevrage - qui habite toute son oeuvre, bien au-delà des quelques textes où il l'évoque directement. Excellant aussi bien dans l'autobiographie, les essais que dans des fictions ayant leur source dans l'imagination la plus débridée, il sut mêler comme personne l'extrême précision du chroniqueur et une fantaisie proprement visionnaire. « Je ne dois à personne d'autre tant d'heures de bonheur personnel », écrivait Jorge Luis Borges qui se demandait s'il aurait pu exister sans De Quincey. Cet écrivain à l'esprit subtil, non dénué d'ironie et souvent subversif, a nourri en France même la réflexion de nombreux auteurs, de Baudelaire à Berlioz, de Roland Barthes et Michel Foucault à Jacques DerridaJACQUES ABEILLRomancier, nouvelliste et poète, Jacques Abeille (1942-2022) était un homme secret. C'était parmi les fous littéraires qu'il se sentait le mieux à sa place. Étonnant explorateur des territoires inconnus de l'imaginaire, il considérait Gérard de Nerval comme « son ami le plus intime ». Il partageait avec lui la primauté du rêve dans l'exercice de la pensée. Mais là où l'auteur d'Aurélia a vécu ce qu'il appelle « l'épanchement du rêve dans la vie réelle », Jacques Abeille a suivi le chemin inverse : il a transposé le réel dans le rêveBERNARD COLLIDepuis des décennies, Bernard Collin écrit chaque jour 22 lignes dans un cahier à spirales et réserve le dimanche à la peinture. Tous ses livres publiés depuis 1960 sont ceux d'un écrivain inclassable dont la prose fut saluée en son temps par Henri Michaux. « Alors, à quoi ça ressemble Bernard Collin ? s'interroge ici même Bernard Chambaz. « Ça ne ressemble à rien, et c'est très beau. »