Résumé du livre : Avec ses grands roseaux, ses parasols 33 Export, ses usines d'acier et ses brochettes de foie d'agneau au cumin, la Provence de mon enfance n'a pas grand-chose d'une carte postale. Ma famille est une diaspora et je ne suis enracinée nulle part. J'ai pourtant aimé passionnément, autour de l'étang de Berre, les fèves et les petits artichauts crus du cabanon, les cigales qui se fichent pas mal des pétroliers, les arapèdes grappillées sur les rochers de la Côte Bleue, l'odeur des feuilles de figuier, les lumières des raffineries la nuit et la langue vive, drôle, poétique de ceux d'ici. J'ai aussi le goût de l'anchois chevillé à la bouche et au coeur. Je suis d'ailleurs née, comme le disaient joliment les Provençaux jadis, avec les yeux bordés d'anchois : rouges la plupart du temps, cerclés de cernes qui me donnent l'air fatigué même quand, par inattention, je dors.