Résumé du livre : À l'automne 1983, la " Marche des beurs " traverse la France. Les récits entrecroisés des origines et des trajectoires de trois de ses participants retracent l'histoire de l'immigration algérienne. Les Algériens, privés de droits en situation coloniale, sont près de cent mille, dans l'entre-deux-guerres, à travailler en métropole. Dans les baraquements du bassin minier du nord de la France, dans les usines de Vénissieux ou dans les cafés-hôtels des banlieues de la région parisienne ou de Marseille, une intense vie sociale, culturelle et politique se développe – sous la surveillance étroite des autorités et le regard méfiant et souvent hostile des citoyens français. Engagés dans le combat ouvrier, ces hommes le sont aussi dans la lutte pour l'indépendance de leur pays, vers lequel ils projettent leur avenir.
Quand éclate la guerre d'Algérie et que les violences policières s'abattent sur les militants, des règlements de comptes sanglants entre les différents mouvements nationalistes déchirent la communauté, alors que débute parallèlement l'immigration familiale et que l'exil, progressivement, s'enracine. Encore élevés dans l'idée du retour au pays, les enfants de l'immigration algérienne clament bientôt leur appartenance à la France en témoignant à la fois des souffrances de leurs parents et de l'injustice faite à leur propre génération. En renouant les fils de l'histoire et de la mémoire, les combats d'hier résonnent avec ceux d'aujourd'hui...