Résumé du livre : Long poème allégorique en vers libre, rédigé en peul en 1968 avant d'être traduit en français par l'auteur lui-même, Kaïdara fait le récit du voyage initiatique de trois compagnons sur le chemin de la connaissance de soi et des choses.
Né en 1977 à Dakar, le peintre Omar Ba fait surgir sur la toile des figures hybrides et énigmatiques, dans un foisonnement de couleurs, de motifs et de textures. Omar Ba traduit à merveille le mystère et les enseignements du conte de Kaïdara.
Le texte
Long poème allégorique en vers libre, rédigé en peul en 1968 avant d'être aussitôt traduit en français par l'auteur lui-même, Kaïdara fait le récit du voyage initiatique de trois compagnons sur le chemin de la connaissance de soi et des choses.
Guidés par une voix mystérieuse et omnisciente, ces derniers se rendent au pays caché des génies-nains, rencontrant sur leur chemin 11 figures mystérieuses qui les incitent à poursuivre la route malgré leur ignorance et les difficultés rencontrées. Au terme de ce périple, ils rencontreront Kaïdara, génie polymorphe, dieu de l'or et de la connaissance, qui les couvre d'or avant de les renvoyer dans le pays des humains. Seul survivra aux périls du voyage du retour celui qui, n'aspirant qu'au savoir, se sera dépouillé de ses richesses en échange de trois conseils de sagesse. Les deux autres périront, obnubilés par la richesse et le pouvoir. Revenu chez lui, le plus sage des trois voyageurs règnera en monarque éclairé. Kaïdara, sous les traits d'un mendiant en haillons, lui révèlera finalement le sens caché des symboles rencontrés sur le chemin de son initiation.
L'auteur
Né en 1901 dans une famille peule, Amadou Hampâté Bâ grandit à Bandiagara (actuel Mali), où cohabitent multitudes de peuples africains, et fréquente l'école coranique avant d'être envoyé à l'école coloniale française. Devenu interprète pour l'état colonial, il est nommé à l'Institut français d'Afrique noire en 1942, où il se consacre à la collecte et à l'étude des littératures africaines, parcourant le territoire à la rencontre des détenteurs de cet héritage oral. Lors de l'indépendance du Mali en 1960, il fonde à Bamako l'Institut des sciences humaines puis devient ambassadeur à l'UNESCO en 1962 où il pousse son célèbre cri, " en Afrique, chaque vieillard qui meurt, c'est une bibliothèque qui brûle ". Inspiré par ce constat, Amadou Hampâté Bâ a dédié sa vie à son rôle de passeur du patrimoine culturel peul et plus largement africain, œuvrant à sa défense et sa diffusion, notamment grâce à la transcription en français des récits issus de la littérature orale africaine. Son itinéraire personnel et la mission qui a animé sa vie font de lui un modèle d'humanisme et de bienveillance.
La peinture d'omar ba
Travaillant sur des fonds qu'il enduit préalablement de peinture noire, Omar Ba fait surgir sur la toile des figures hybrides et énigmatiques, qui dessinent une cosmogonie poétique dans un foisonnement de couleurs, de motifs et de textures. L'art d'Omar Ba s'adresse à tous et invite à une lecture active : la puissance et l'expressivité de ses compositions engagent le spectateur dans une réflexion profonde. Jouant des intrications entre les mondes visible et invisible, mais aussi des ambigüités entre le traditionnel et le contemporain, Omar Ba traduit à merveille le mystère et les enseignements du conte de Kaïdara.