Résumé du livre : Des années de Guerre froide à la période contemporaine, néolibéralismes social et conservateur coexistent en France. Parfois rivaux, leurs tenants ont un adversaire commun : le socialisme. Un néolibéralisme modéré s'épanouit d'abord chez des économistes et des hauts fonctionnaires. Parallèlement, un discours plus radical prend son essor dans l'univers patronal, où il s'agit de remettre en cause la place prise par l'Etat dans le développement économique national. Le premier de ces néolibéralismes s'impose sur la scène politique durant les années 1950 puis au sein même des bureaucraties d'Etat. La seconde forme bénéficie des crises pétrolières des années 1970 et des effets produits par l'arrivée au pouvoir d'une majorité socialiste en 1981. Le maintien des structures mises en place à la Libération a pu dissimuler les progrès du néo-libéralisme première manière, parfois qualifié de "gestionnaire". Durant les années 1980, la vigueur du second a aiguillonné la droite parlementaire pour échafauder le programme de privatisations et de déréglementations qu'elle engage une fois revenue aux affaires. Il aura ainsi fallu près de cinquante ans pour que le modèle néo-libéral se métamorphose en solution politique. Ce livre propose la première histoire du néo-libéralisme à la française, une vision du monde qui s'est imposée en France dans les années 1980, moins par l'importation d'une idéologie made in USA et UK qu'issue de l'action d'économistes, patrons et hauts fonctionnaires français pris dans le bouillonnement intellectuel et politique de l'entredeux- guerres en Europe. En s'appuyant sur des documents d'archives inédits et en revenant sur le rôle de personnalités comme d'institutions, ce livre retrace, des années 1930 aux années 2000, la longue marche de l'idéologie néolibérale. Paru pour la première fois en 2007, il est réédité avec une préface actualisant en particulier le rôle du sociallibéralisme dans l'ajustement d'un modèle désormais européen.