Résumé du livre : Si l'on demande à un Chinois : quel est le plus grand peintre de la Chine ? il répondra, invariablement : Wang Wei (701-761). On ne possède pourtant paradoxe des paradoxes aucune peinture de ce maître vénéré. Elles ont disparu au fil des siècles. Mais tous ceux qui jadis ont eu la chance de les apercevoir se sont écriés : « On ne peut aller plus loin, plus haut : l'art du paysage dit ici son dernier mot. »Si l'on demande au même Chinois : quel est le plus grand poète de la Chine ? il répondra, embarrassé, qu'ils sont trois à mériter à ce titre : Li Po, Du Fu et Wang Wei. Ce dernier, fervent adepte du tch'an (zen), cherche moins, dans sa poésie, à décrire une réalité sur laquelle il ne se fait guère d'illusions qu'à approcher d'un état de communion quasi amoureuse avec la natureAu coeur de l'âge, la Voie vous prend :Ma tardive demeure est aux monts du MidiSeul je m'y rends quand la joie me vient :Le paysage est tel que l'esprit s'y reposeJe vais jusqu'au lieu où la source s'épuiseEt contemple la naissance des nuagesVoici le semeur de forêtsNos plaisanteries n'ont pas souci du tempsOutre les poèmes eux-mêmes (soit l'oeuvre poétique complète de Wang Wei), cette « promenade humoresque » à travers une oeuvre, due au rare talent de Patrick Carré, traducteur, raconteur et poète à ses heures, peut se lire commune petite encyclopédie vivante de la Chine des T'ang : d'où, ainsi que le notait Claude Roy à la parution du livre, le lecteur lui-même sortirait un peu chinois.