Résumé du livre : Résumer un livre de Stifter, c'est essayer de donner forme à l'eau qui vous court entre les doigts : le courant est vif, la sensation forte, tous vos sens sont en alerte, et il ne vous reste bientôt au creux des mains que le souvenir d'une beauté vivante mais insaisissable.Un adolescent rend visite à son oncle, un vieux célibataire à lubies qui vit seul au milieu des montagnes. On nous décrit avec un soin maniaque le voyage du jeune homme, les paysages traversés. L'oncle est un être étrange, silencieux, peu commode à ce qu'il semble. À la fin du séjour, et sans que rien entre eux soit clairement formulé, il aura légué à son jeune hôte son héritage le plus précieux : l'esprit de solitude.C'est tout. Énoncé de la sorte, l'histoire ne semble pas peser bien lourd. Stifter à le génie de représenter les banalités de la vie sans y ajouter un gramme de pittoresque. Réaliste ? Si l'on veut. à ceci près qu'en nous montrant ce qui est - ou ce qui fait semblant d'être -, il a toujours l'air de nous parler d'autre chose, et l'on a bientôt le sentiment qu'il ne nous parle du réel que pour y ouvrir de terribles brèches.« On a affaire, une fois encore, à l'un de ces romans d'apprentissage si chers à la sensibilité allemande de l'époque. Mais Stifter suit dans ce domaine de bien étranges voies - et la force singulière de ce récit vient assurément de là : tout ici, et à tout instant, est donné comme possible, rien n'est défini ni définitif - or ces perspectives infinies qui s'ouvrent devant nos yeux, dans leur prodigieuse insignifiance, ne font jamais qu'instaurer des possibilités de désordre. » (GEORGES-ARTHUR GOLDSCHMIDT)