Résumé du livre : Quatrième de couverture Le temps n'est plus, sinon aux origines fabuleuses du monde, ou l'être et de le dire surgissaient d'un seul élan, s'épousaient, s'accordaient l'un à l'autre, sans risque d'erreur ni de mensonge. Mais le rêve perdure en chacun de nous, le désir de rejoindre l'unité perdue, par-delà le partage entre l'immédiat qui s'enferme dans son mutisme et le langage qui cherche à le reconquérir. Il se peut que l'entreprise poétique ait participé de cet espoir, qu'elle s'en inquiète encore, si défiante qu'elle se veuille à l'égard du langage et des pouvoirs qu'il semble lui conférer. Sans doute devons-nous à Yves Bonnefoy, à sa très haute exigence, d'y avoir reconnu derechef la véritable assise sur laquelle fonder aujourd'hui une conduite d'écriture, et pour la poésie, comme une forme de destin. - Claude Esteban Yves Bonnefoy est le poète de la présence. Toute son oeuvre en est la célébration, bien qu'il la sache hors d'atteinte, et qu'il ne reconnaisse au poème que le pouvoir de nommer ce qui se perd. Ce paradoxe trouve son origine dans le lien qui unit la parole à la présence. La présence - le sensible lui-même, en son immédiateté et en sa plénitude - se déploie avant toute parole