Résumé du livre : Elle avait du chique comme canac, elle avait un gourdin comme arme.En 1878, les Kanak de Nouvelle-Calédonie, écrasés par la machine coloniale française, se révoltent. La France fait donner la troupe et c'est ainsi que Michel Millet, simple artilleur, se retrouve à pousser, tirer, porter, hisser son pesant canon dans les forêts tropicales. Il consigne dans ses Carnets de campagnes ses marches et contre-marches dans la tourmente de cette Grande insurrection noyée dans la sang.Mais les carnets de Michel Millet sont davantage qu'un simple document. Tout juste alphabétisé, il entre en littérature par effraction. Ignorant toutes les conventions il se fabrique une écriture sans équivalent, qui parvient, à force de volonté, à une puissance évocatrice saisissante. Et ses phrases, en touches impressionnistes, souvent pleines d'humour, peignent une armée française en campagne évoquant comme par inadvertance le Casse-pipe de Céline.La Guerre d'Ataï, est encore aujourd'hui dans les mémoires ; la traduction d'un récit contemporain kanak face au texte de Millet révèle, en contrepoint de l'écriture au ras du sol du soldat français, une tout autre mémoire de ces événements.