Résumé du livre : Alors que fleurissent les classements de « meilleure boîte pour y travailler », que pleuvent les nouvelles méthodes de management censées supprimer la hiérarchie ou donner plus de liberté aux employés, le travail s'est dégradé dans presque tous les secteurs d'activité, jusqu'à souvent devenir exécrable. Portés par la vague des startups et de l'économie du numérique, de nouveaux outils, de nouvelles pratiques et de nouveaux modèles d'affaires ont brisé le contrat social qui existait autrefois entre les entreprises et leurs employés.Après son best-seller mondial, Disrupted, Dan Lyon, ancien rédacteur en chef de Forbes et de Newsweek, scénariste de la série comique à succès Silicon Valley de HBO, livre son nouvel ouvrage qui explique pourquoi le travail des salariés s'est autant dégradéIl a enquêté durant deux années au sein de tout type d'entreprises, depuis les grandes sociétés comme Ford jusqu'aux startups de San FranciscoDan Lyons relate la réalité de la vie quotidienne dans ces entreprises converties aux modes de gestion des nouveaux gourous du management et révèle les nombreuses absurdités qui se dissimulent sous le prétexte de l'innovation, par exemple- Parce qu'ils ont réussi à convaincre des investisseurs peu scrupuleux du monde du travail, les startuper se croient des génies innés du management et s'érigent en gourous qui imposent des méthodes abracadabrantes. Alors que ce sont des amateurs qui jouent aux apprentis sorciers avec leurs salariés- L'intelligence collaborative et l'holocratie sont des épouvantails pour faire accepter à 30 salariés de cohabiter dans un open-space qui ne devrait en contenir que 10- Les fameux baby-foot qui sont devenus l'icône des startup ne sont jamais utilisés par les salariés, ou seulement par des lycéens que les startup font venir en stage pour donner une illusion de jeunisme à leur structure- Tout le monde est nommé « manager » mais sans savoir de quoi, et même dans les entreprises françaises apparaissent pléthore de postes aux intitulés anglais, comme « office manager », « happy office manager », etc. Ces postes de travail n'ont aucune description concrète et derrière le mot « polyvalence » se cache la possibilité de demander au salarié de devoir changer à tout moment son activité selon l'humeur ou le besoin des dirigeants. Une hôtesse d'accueil doit soudainement devenir une commerciale, le responsable du marketing doit devenir comptable- L'insécurité de l'activité s'ajoute à celle de l'emploi- Les salariés sont encouragés à épingler des photos de leurs enfants ou leur famille sur le réfrigérateur du coin repas ou à apporter leur snowboard au bureau, mais n'ont plus droit à un bureau fixe ou à un simple tiroir dans lequel ranger des affaires personnelles- Derrière les nouveaux concepts de management, avec des slogans comme « Nous sommes une équipe, pas une famille », se cache le business très lucratif des consultants en sciences de gestion et de managementCe type de management, ce nouveau modèle de gestion des salariés, à débord du monde des startup du numérique et s'applique à toutes les entreprises, depuis l'industrie jusqu'à la grande distribution. Et il a eu des conséquences désastreuses que dénonce l'auteur : des millions de travailleurs sont soumis à des changements constants, des technologies déshumanisantes, voire des risques sanitairesDan Lyons livre néanmoins des exemples d'entreprises, qui plutôt que céder aux sirènes des nouvelles techniques de management