Résumé du livre : Entre 1870 et 1930, les agressions à l'acide se multiplient en France. Majoritairement accomplies par des femmes issues des classes populaires, qui entendent se venger de leur ancien compagnon ou de leur rivale en leur projetant du vitriol au visage, elles sont considérées, de manière réductrice, comme des crimes passionnels. Reléguées dans la rubrique des faits divers, elles suscitent toutefois des peurs et des fantasmes, alimentent les débats sur les droits des femmes et les relations entre les sexes, convoquent l'imaginaire d'un peuple volontiers barbare et frondeur.La vitrioleuse devient une figure criminelle qui incarne la cruauté féminine et dont le geste conduit à défigurer sa victime, détruire ses traits et annihiler son identité. Loin d'avoir disparu de nos jours dans certains pays, ces agressions, bien souvent masculines, désormais interprétées comme des crimes d'honneur, sont devenues le symbole des violences faites aux femmes.