Résumé du livre : On trouve dans la poésie et les romans de Victor Hugo une étrange correspondance : regarder une femme – en la désirant – équivaut à sombrer dans la profondeur d'un océan. Voir la femme ? "Voir le dedans de la mer". Voir une tempête se lever ? Sentir monter les effluves du désir. Comment l'écriture va-t-elle rendre sensibles les tourments psychiques pour autant qu'ils sont faits aussi de tourmentes physiques et, même, atmosphériques ? Nous voici alors convoqués, au-delà de l'exégèse littéraire, sur le plan d'une vaste phénoménologie du monde visible : c'est bien matériellement, en quelque sorte, que cette équivalence se manifestera sur chaque feuille de papier dans l'immanence même des images admirables inventées par Victor Hugo – façon de découvrir, dans les chimères hypocondriaques du peintre-poète, un grand art lucrétien capable de donner à chaque organe l'immensité d'une tempête et à chaque milieu l'intensité d'un geste corporel animé de passion.