Résumé du livre : Plus que jamais, il faut préserver nos bébés de la télévision mais également de tous les écrans qui en quelques années ont colonisé notre quotidien. Rendant compte des recherches récentes qui corroborent le contenu de cet ouvrage, Serge Tisseron alerte les parents et les professionnels sur ce problème majeur de santé publique.Non, la télévision pour les bébés n'est pas un divertissement sans danger ! Non, elle n'est pas un outil de découverte du monde ! Non, elle ne peut pas constituer un support d'échanges familiaux ! Et encore moins faire o?ice de nounouChez les bébés, la télévision ne s'appuie pas sur des repères déjà élaborés, elle participe à la construction de leur cerveau, de leur psychisme, de leur rapport aux autres. Elle n'est qu'une pièce du gigantesque dispositif que les marchands de « temps de cerveau disponible » ont imaginé pour imposer leur vision du monde et leurs intérêtsCette nouvelle édition enfonce le clou en citant les travaux de recherche parus depuis 2013. Ceux-ci montrent sans ambiguïté que les troubles liés à la surconsommation d'écrans mesurés à 13 ans sont corrélés au temps passé devant un écran avant l'âge de trois ans. Les parents et ceux qui s'occupent des bébés doivent absolument comprendre l'importance de tenir l'enfant de moins de trois ans à l'abri des écransLes programmes qui défilent sur un écran de télévision, et auxquels le jeune enfant ne comprend très vite plus rien, menacent plusieurs de ses capacités : l'acquisition du langage, de l'attention et de la concentration, la possibilité d'identifier les mimiques d'autrui, et même l'empathie. C'est ce qu'ont montré les résultats des recherches, notamment celle que mène depuis vingt ans par Linda Pagani, professeur à l'École de psychoéducation de MontréalAinsi en 2010, elle a montré que les enfants qui avaient passé plus d'une heure par jour devant le petit écran lorsqu'ils étaient en âge de débuter la marche présentaient divers retards du développement par rapport à ceux qui y avaient passé moins d'une heure. Puis, en 2016, elle s'est intéressée aux compétences sociales de ces mêmes enfants âgés maintenant de 13 ans. Son étude montre que le fait d'avoir eu une consommation télévisuelle importante à l'âge de deux ans et demi accroît, à 13 ans, le risque de victimisation et d'isolement social, et favorise l'adoption d'un comportement violent et antisocial envers les autres élèvesLa petite enfance est en e?et un moment particulièrement important dans le développement des zones du cerveau impliquées dans l'autorégulation de l'intelligence émotionnelle. C'est à cet âge que l'enfant apprend à constituer le visage de l'autre comme support de construction émotionnelle partagée. Or chaque heure passée devant un écran est perdue pour un échange en face à face avec un adulte ou un autre enfant. Et cela est d'autant plus grave que dans la petite enfance, le nombre d'heures de veille dans une journée est limitée.