Résumé du livre : « Le mot infractus, ce mot des pauvres, des illettrés, des apeurés, je veux qu'il soit un mot puissant et vigoureux comme un chevalier, désignant le sentiment d'être brisé du dedans, d'être vaporeux et en lambeaux, sans base distincte. » Ce mot qui surgit à l'annonce de l'infarctus de son frère, Angela Lugrin s'en empare comme d'un « lieu-caverne » sur les parois duquel se profile l'ombre de leur lien de frère et soeur. Si son frère se méfie des mots, Angela Lugrin sent au contraire qu'en ce moment de fracas elle doit de toute urgence écrire, faire battre le coeur de leur « amour indéfectible », pulser leur « langue commune » et réanimer... les vacances, les voyages, les fous rires, les parents, leur groupe punk, leur tendresse pour les bas-côtés et ceux qui y trouvent refuge. Ce recours à l'écriture est bercé par les livres témoins, par les mots de Racine, Duras, Quignard, Rousseau ou Bonnefoy qui, l'auteure le sait, portent et tiennent debout celui qui chancelleAngela Lugrin nous fait entendre ici une nouvelle fois la puissance de l'écriture et de la littérature qui savent, parfois, border l'innommable quand il fait effraction dans notre réalité quotidienne.