Résumé du livre : Un matin comme un autre, après avoir avalé une gorgée de thé et un morceau de galette, Abdelkrim traverse les étroites ruelles du village de la Source des Chèvres et s'éloigne sur la piste de terre pour aller en ville. Le long de l'oued asséché, la route au-delà de la montagne pelée se perd dans les sables alentour. Mais le car ne viendra pas. Des soldats bloquent l'accès : la route est coupée, le village isolé, rentrez chez vous.Les villageois stupéfaits accueillent la nouvelle avec fatalisme, ce jour-là comme les suivants, sans plus même vérifier si les soldats sont toujours en poste. Ils consentent à cet enfermement, persuadés peut-être de l'avoir mérité. Oubliés des dieuxEntre le café et la mosquée, la petite place résonne encore du dernier passage des commerçants itinérants, du porteur d'eau et des conteurs, mais le fragile équilibre vacille. Le maire se débat dans des fonctions devenues obsolètes, l'imam et doyen tente d'apaiser les colères, le riche Abbas fomente une prise de pouvoir à l'ombre de la palmeraie. Bientôt ils vont désigner un coupable, puisqu'il en faut un, et s'en débarrasser comme d'un mauvais sortUne voix s'élève pourtant. Celle de Ziani le fou. Pieds nus et cheveux hirsutes, il a beau crier ses prophéties, il reste celui dont on se moque et se méfie. Qu'on préfère faire taireD'où naîtra l'espoir ? D'où, sinon de celles qui luttent en silence contre l'oppression et la convoitise, contre l'obscurantisme et la résignation. Avec Zohra, Setti, Fatiha, Alia, Aïcha, bientôt toutes les femmes du village, se lève le vent de la révolteLe Silence des dieux est une magnifique et délicate allégorie, face à tous les enfermements, de la liberté, du choix et de la réconciliation.