Résumé du livre : « L'année dernière un livre fit scandale. Un auteur connu jusqu'alors pour des ouvrages surréalistes, d'une fantaisie grossière et immorale, annonça au monde que lui seul comprenait Jeanne d'Arc et qu'il allait nous la révéler. Il nous la représenta comme une rustaude, une costaude, hantée d'images luxurieuses et perpétuellement agitée dans son corps par l'obsession des sens. Dans les camps, il nous la montra sous les traits d'une virago, mangeant bien, buvant sec, jurant, crachant et détendant ses sens dans des actes de brutalité et de cruauté. Tout surnaturel disparaissait de sa vie, car même ses voix, même ses saintes devenaient des personnages vulgaires » (Jean Guiraud, La Critique en face d'un mauvais livre, 1926).Ce « mauvais livre » que fustige le rédacteur en chef de La Croix est sans doute le plus sensible qu'on ait écrit sur Jeanne d'Arc, sainte de l'Eglise catholique et figure emblématique de l'Histoire de France. A nulle autre pareille, si ce n'est peut-être à celle qui a vécu, la Jeanne de Delteil sort des poncifs édifiants pour entrer, vivante, dans une légende enfin humaine. Ni ange ni bête, Jeanne est ici de chair et d'émotions, quelquefois sombre, sublime quand elle trébuche. « Ma Jeanne d'Arc a dix-huit ans », revendique Delteil qui, pour toute raison, dit simplement « l'aimer »Publié en 1925, cinq ans après la canonisation de Jeanne D'Arc, le livre déclenche aussitôt une nouvelle bataille d'Hernani. Rassemblant contre lui surréalistes et catholiques, il achève de placer Delteil au panthéon littéraire des grands anticonformistes.