Résumé du livre : Le numéro 36 de L'Ours Blanc réunit trois récits de Mathieu Provansal : L'auteur nous gâte suivi de La goutte et Théâtre oval. Ils semblent autant autobiographiques que fictionnels, sans qu'il soit possible de déceler en eux la part de l'invention et celle de la confession, n'était la précision avec laquelle sont décrites les émotions et les pensées du narrateur ou des personnages.A chaque fois, le récit décrit une situation culinaire. La cuisine, ses ingrédients, ses rituels de consommation servent de contexte autant que de prétexte à traquer les instants où s'aperçoit une faille, les moments de basculement des sentiments entre les êtres, de délitement de la relation. La phrase de Provansal mitonne comme un plat longuement cuisiné. La saveur de ses récits a le goût des choses connues pourtant, au bout de chaque phrase, c'est l'inattendu qui surgit et surprend à chaque fois par l'acuité de l'observation, la précision de la descriptionL'exercice de la prose se trouve ainsi transfiguré dans les méticuleuses constructions verbales auxquelles s'adonne l'auteur avec une évidente délectation. S'il fallait filer encore un peu la métaphore, on pourrait ajouter que son écriture échappe à toutes les recettes littéraires éprouvées dont nous a gavés la dernière rentrée littéraire. Passés les hors-d'oeuvre, voici une oeuvre originale qui se construit de récit en récit avec une stupéfiante virtuosité.