Résumé du livre : De la conquête omeyyade de l'Hispanie wisigothique au début du VIIIe siècle à la prise de Grenade par les Rois catholiques en 1492, la longue histoire d'al-Andalus est d'une riche et tumultueuse complexité. Elle n'a cessé de susciter des interprétations contrastées, d'émouvoir des coeurs, de focaliser des débats, d'inspirer des poètes et d'engendrer des mythes.Aussi tourmentée soit-elle, cette histoire nous fascine par son caractère d'exception. Exception que ces territoires ibériques où l'on vit, pendant plus de sept siècles, fleurir les arts, les échanges culturels partagés par trois monothéismes. Plus de sept siècles durant, des hommes et des femmes se sont parlé, ont travaillé en commun, ont échangé sur tous les thèmes, philosophie, poésie, médecine, mathématiques, alors que partout ailleurs, à la même époque, ils se seraient voué des haines mortelles. Cette forme de coexistence, aussi forcée fût-elle, aura eu des conséquences immenses. Ce n'est pas seulement la péninsule Ibérique et par contrecoup le Maghreb qui en furent enrichis, mais toute l'Europe. L'Hispanie devenue al-Andalus donna naissance à une culture originale, faite d'héritages croisés entre monde arabe, latin, juif et grecDiversifiant les angles d'approche, les thématiques et les éclairages, ce numéro d'Europe en offre un captivant panorama et nous convie à la rencontre d'un Andalus pluriel. Il fait large place aussi à ce qu'il est advenu de différents protagonistes après la fin du règne musulman, qu'il s'agisse du destin des Morisques ou de celui des Marranes. Les débats autour d'al-Andalus trouvent également des échos très actuels dans ce volume, en particulier à propos des conceptions contrastées qu'historiens et écrivains espagnols se font d'al-Andalus, chacun à sa manière et selon ses convictions et sa vision de l'histoire de l'Espagne. Enfin, une dernière section se penche sur les retentissements d'al-Andalus dans la littérature mondiale, depuis Hugo et Rilke jusqu'à Lorca, Aragon et Mahmoud DarwichAl-Andalus, fait rare dans l'Histoire, aura sans doute fourni le plus grand démenti à la néfaste affirmation de Rudyard Kipling : « L'Orient est l'Orient, l'Occident est l'Occident et, jamais, ces deux mondes ne parviendront à se comprendre ».