Résumé du livre : De 1964, date de son accès à la présidence du très politique Salon de la jeune peinture, à 1988, date du séjour de Gilles Aillaud au Kenya, l'exposition retracera le parcours d'un des artistes les plus singuliers de la scène française des années soixante. Peintre faute d'avoir réussi l'agrégation de philosophie, poète, dramaturge et scénographe, Gilles Aillaud a élaboré une oeuvre dont l'imagerie, subtilement innervée de préoccupations politiques, fait écho aux analyses de Guy Debord sur la « société du spectacle » ou encore à celles que Michel Foucault consacre à la « surveillance », au contrôle généralisé des individus dans les sociétés modernesDe la représentation des zoos claustrophobiques aux vastes espaces de la savane africaine, loin de toutes pesanteurs rhétoriques et de toute complaisance iconographique, l'oeuvre de Gilles Aillaud dessine la trajectoire d'un art capable d'éveiller la conscience de ses spectateurs à une condition humaine, coupée de ses liens avec le monde naturel, tendue entre le sentiment élégiaque d'un paradis perdu, et une harmonie compromise par l'égotisme moderne.