Résumé du livre : La nouvelle édition de cette enquête, devenue un classique de l'ethnographie des sociétés occidentales, met en perspective les théories des scènes sociales que Le travail à-côté donnait à voir. F. Weber revient sur la clé de voûte de sa démarche: la perception socialisée, révélatrice de la place accordée à l'homme, au-delà même du cas des ouvriers. Éviter l'enfermement de l'usine -L'enquête, menée à Montbard (Côte-d'Or) dans les années 1980 auprès des ouvriers d'une usine sidérurgique en milieu rural, avait révélé une culture ouvrière à son apogée. L'univers masculin s'organise autour du travail à-côté, tiers espace libéré des contraintes de l'usine et de la maison, où foisonnent les activités réalisées pour soi et pour les siens. Rêve ou nostalgie de l'installation à son compte, tâches laborieuses où s'expriment des compétences niées ailleurs, ces occupations multiples évitent l'enfermement dans l'usine. Elles livrent les clés d'une culture ouvrière: goût de l'activité pour elle-même, division marquée de l'espace et des activités selon le genre, valorisation des pratiques alimentaires et de la récupération, stricte exigence d'égalité entre pairs. La perception socialisée -Pourquoi les activités domestiques masculines sont invisibles? La perception du monde dépend du projet ou de l'intentionnalité de celui qui les perçoit (en aval), de sa socialisation antérieure (en amont) et de la scène sociale dans laquelle s'inscrit l'objet ou l'action observées. Dans la postface, Florence Weber revient sur cette clé de voûte de son travail: la perception socialisée, et ses trois versants: l'oeil ethnographique, les perceptions d'une activité humaine, la perception économique. En distinguant esthétique de la production, esthétique de la contemplation et perception des actions économiques, F. Weber renvoie le jugement de goût aux conditions sociales de la perception.