Résumé du livre : Pour qui l'averse - l'ondée, la bruine même - concourt à la sérénité de l'âme, serait-elle morne, sujette aux vols impromptus de phalènes en deuil, les gouttes qui pianotent ou, débordant des chéneaux, ruissellent sur les vitres lorsqu'elles ne s'écrasent pas avec des cris imperceptibles sur l'asphalte des rues, dans les vergers, les arrière-cours d'immeubles insalubres, ces gouttes, que les enfants essaient d'intercepter bouche bée, lavent les mots les plus pauvres, les phrases les plus infectes, la poésie, et le chant, n'ayant d'origine qu'en ces maigres déluges : l'Arche du verbe n'a pas besoin d'un quelconque Noé.A l'ombre des friches industrielles de la région stéphanoise, - «zones malsaines dont la beauté paraît parente de leur noire amertume» -, c'est là qu'enfant Lionel Bourg errait, dirigé par sa soif de découvertes. Le «vert paradis» saturé de chaleur, créatures et végétations luxuriantes, il le trouvait dans les poèmes, les vieilles cartes ou les estampes. Le parallèle est fait entre l'obscurité de ces régions minières et la lumière du territoire poétique : c'est dans leurs environs que ces cinq proses usent leurs semelles. Baudelaire, Bonnefoy, Nerval, Saint-John Perse et d'autres se rencontrent sur le chemin, les illustrations de Grand'Eury (géologue admiré) ou Louis Figuier (vulgarisateur scientifique) en dessinent le théâtre. L'auteur y serpente entre collines ouvrières et cimetières mécaniques, parvient à unir littérature et tristes terres, à extraire des profondeurs de la mélancolie quelques merveilles organiques.