Résumé du livre : À Londres en 1943, alors qu'elle travaille au Commissariat à l'Intérieur de la France libre, Simone Weil rédige sur commande du général de Gaulle, un Prélude à une déclaration des devoirs envers l'être humain, essai qui prendra le titre d'Enracinement lors de sa publication à titre posthume par Albert Camus en 1950. Composé en trois parties: Les besoins de l'âme, Le Déracinement et L'Enracinement, Simone Weil y poursuit le travail commencé dans ses Réflexions sur les causes de la liberté et de l'oppression sociale, mais traite ici plus spécifiquement des devoirs envers l'être humain et non plus envers le groupe social des travailleurs opprimés. L'homme, affirme-elle, s'est déraciné des lois de la nature par sa conquête de la terre et par sa soumission à l'idée de progrès. Il lui faut maintenant poser des devoirs envers lui-même. Sur un autre plan de pensée, plus politique et concernant le déracinement du peuple français, son principal souci demeure le maintien de la souveraineté nationale au sein de l'Etat. Mais pour elle, la nation doit être un ensemble liant forces naturelles et forces spirituelles, entre autres par le travail. En réinscrivant l'homme dans une réalité non séparée de la volonté de Dieu, le travail signifie un consentement au monde et rend sa responsabilité à l'homme. Plus qu'un levier dans la vie sociale, il en devient le centre spirituel.