Résumé du livre : Cher André, Voilà près de quarante ans que je frime en rappelant ce qu'est un dilettante sur tous les rabats des livres que je publie : Personne qui s'adonne à une occupation, à un art en amateur, pour son seul plaisir. Personne qui ne se fie qu'à l'impulsion de ses goûts.Avec vous, pourtant, j'ai dérogé à cette règle : je me suis préoccupé de trésorerie plutôt que de plaisir et vous avez pâti de ma mesquinerie. En 1988, petit éditeur famélique, j'ai reçu votre premier manuscrit par la poste. J'ai été emballé, je l'ai publié. C'était un carnet de pensées, de lectures, de réflexions, de libertés, autant dire le carnet d'un dilettante. D'ailleurs c'était son titre : En dilettante. Nous le rebaptisâmes Entre chien et loupJ'étais emballé, mais j'étais fauché, et lucide aussi, il faut bien l'avouer - des carnets, les carnets d'un inconnu... à qui diable allais-je pouvoir les fourguer ? - aussi vous ai-je demandé, à l'avenir, de songer plutôt à un roman. Vous demander un roman ! Qu'est-ce qui m'a prisVous avez essayé, je vous ai refusé et je vous ai perdu. Vous avez écrit d'autres carnets que d'autres ont publiés et que personne ou presque n'a lus. Quel dommage ! J'aurais dû vous faire confiance. Je n'aurais sans doute pas réussi beaucoup mieux sur le plan commercial, mais, du moins, vous aurais-je épargné cet humiliant refus, et à moi, le ridiculeAujourd'hui que je suis moins fauché grâce à des romans que je n'ai jamais eu à réclamer, je peux enfin réparer cette bévue : ce précieux volume contient tout ce que j'aurais dû éditerVous n'êtes plus là pour le voir, hélas, mais je vais me battre pour vous trouver les lecteurs que vous méritezPardonnez-moi, cher André, tout ce temps perduDominique Gaultier Nota bene : lors de la réédition en 2007 de Entre chien et loup, André Blanchard évoqua, dans sa préface, ses débuts d'écrivain.