Résumé du livre : «Holderlin, lorsque parut, pour les Pâques de 1797, le premier volume de son roman grec, Hypérion, était presque totalement inconnu. Né en 1770 à Lauffen, sur le Neckar, et destiné à une carrière théologique, mille essais poétiques l'avaient occupé dès l'adolescence. Les cinq années qu'il passa au Stift de Tübingen, où il fut l'ami de Hegel et de Schelling, entre 1788 et 1793, furent celles des enthousiasmes décisifs:pour la Révolution française, pour la philosophie de Kant, pour la poésie et la personne de Schiller alors en pleine gloire, mais plus profondément encore pour la Grèce antique, celle d'Homère, de Pindare, de Sophocle et de Platon. Si Schiller voulut bien accueillir dans sa revue, la Thalia, le fragment d'un premier Hypérion qu'on lira plus loin, puis engager Cotta à publier le roman définitif, il devait, peu après, se détourner pour toujours de son jeune compatriote souabe - et ces deux publications passèrent presque inaperçues. Or, Hypérion est le seul livre de Holderlin qui ait paru avant 1806, c'est-à-dire avant que le poète ne sombre dans la folie.» Philippe Jaccottet.