Ces volumes rassemblent pour la première fois, à la seule exception de la correspondance du poète, l’intégralité de l’œuvre, entièrement traduite par Jean-Claude Schneider, éminent poète et traducteur, auquel Paul Celan lui-même avait en quelque sorte passé le flambeau en lui offrant en 1966 sa propre version de quelques poèmes de Mandelstam.
Avec ces deux volumes, le lecteur français pourra enfin circuler aisément entre les recueils de poèmes dont les titres lui sont peut-être familiers — La Pierre, Tristia, Les Cahiers de Voronej —, les récits en prose — Le Bruit du temps, Le Timbre égyptien, Le Voyage en Arménie — et les essais, notamment ses grands textes sur la poésie, dont le plus célèbre est le magistral Entretien sur Dante.
L’indispensable appareil critique, aussi discret que possible (notes, chronologie, bibliographie), est dû à Anastasia de La Fortelle, qui enseigne la littérature et la langue russe à l’université de Lausanne. Il parachève cette édition, dont chaque tome est préfacé par le traducteur.
« Mandelstam : rarement j’ai eu, comme avec sa poésie, le sentiment de cheminer — de cheminer aux côtés de l’irréfutable et du vrai, et ce, grâce à lui. » (Paul Celan, 1960.)
(Coffret de deux volumes, 1500 pages, 59 €.)