Résumé du livre : Beaucoup plus qu'un roman, L'Avenue est une méditation sur quelques-uns des thèmes fondamentaux de la vie humaine. L'action est à peine située dans une petite ville de la zone sud où Antoine Bourgoin, après avoir été blessé pendant l'exode, s'installe. Antoine est sculpteur : il a trouvé ici une retraite où il peut travailler à une figure d'Ève. Il a déjà exécuté une oeuvre sur le même sujet, à ses débuts, oeuvre d'où est parti son succès. Mais lorsqu'il en regarde l'image, il se rend compte à la fois de l'évolution de son art et de son évolution intérieure. Dans cette petite ville, où apparaissent au passage les silhouettes précises des habitants, il y a une avenue, qui mène à une construction inachevée, dont tout le monde parle, que chacun critique ou approuve, interprète à sa façon. C'est pourquoi Antoine est amené à réfléchir, à la fois sur son Ève et sur la Construction : c'est-à-dire sur les voies de son art, sur la réalisation intérieure par l'oeuvre d'art, sur l'équilibre de la matière charnelle et de l'esprit qu'une telle réalisation implique - et, simultanément, sur cette Construction (par l'importance même qu'elle a prise dans l'esprit des habitants comme dans le sien), sur cette Résidence jamais achevée, où conduit l'Avenue et où, semble-t-il, régneraient l'harmonie, l'équilibre et la paix, autre modèle de construction intérieure qui pourrait être social ou religieux. Et l'on pressent qu'Antoine s'engage sur la voie religieuse, sinon chrétienne, qui peut donner son achèvement, son sens final à l'existence.