Résumé du livre : Trilingue, Amelia Rosselli commence à écrire sans encore choisir une langue (qui sera ensuite l'italien), ses premiers écrits (Primi scritti), datés des années 50 (publiés en 1980), sont en anglais, en italien et en français, mais l'osmose entre les trois langues est essentielle. Le volume que nous intitulons Le Chinois à Rome, en reprenant le titre du dernier texte de ce recueil, rassemble les écrits français d'Amelia Rosselli : "Sanatorio (1954)", "Adolescence (exercices poétiques 1954-1961)", "Le Chinois à Rome (1955)". Si c'est toujours la langue au centre de l'écriture si singulière de Rosselli, fondamentalement expérimentale et originalement multiple, la langue française est spécialement littéraire et caractérisée par ses lectures, par les auteurs qui l'ont formée, en particulier Rimbaud, Mallarmé, Proust et le surréalisme à l'horizon. Amelia Rosselli aurait voulu et dû publier ce volume chez Maurice Nadeau. Plusieurs lettres d'Amelia Rosselli témoignent de son intention de publier en France ses écrits français et à quel point elle tenait à ce projet qui n'aboutit pas. Le glossaire (la "note" qui clos le volume) qu'elle rédige exprès pour l'éditeur français est un document et une preuve de la conscience linguistique et littéraire de l'auteur - doublée d'une nécessaire stratégie éditoriale, qui la conduit à expliciter sa poétique. Cette poète italienne, célébrée en Italie comme l'une des voix majeure de la littérature du 20e siècle (on rappelle que Pasolini et Calvino furent les premiers à reconnaître sa valeur et à publier ses poèmes dans leur fameuse revue Il Menabò), commence à être connue en France par un plus large public que celui des fous de poésie et continuera toujours à être une magnifique découverte.