Résumé du livre : Parions que les lecteurs assidus d'Erri De Luca ne s'étonneront pas de son entrée dans la collection Poésie/Gallimard tant sa prose déjà signale constamment en lui le poète. Le présent volume qui reprend les poèmes d 'Aller simple naguère parus en Du monde entier auxquels nous avons adjoint L'hôte impénitent dans son intégralité, donnera en outre à lire des poèmes inédits spécialement choisis par l'écrivain pour cette édition. Si Aller simple évoque d'abord l'épopée tragique des migrants qui tentent de rejoindre le sol italien et le destin des désespérés qui affrontent la violence de la mer et de l'indifférence, on y lira bien plus qu'un plaidoyer militant. La poésie de De Luca, portée par son humanisme engagé, proche dans sa sobriété et sa ferme clarté de celle de Primo Levi par exemple, trouve aussi son propos, comme son oeuvre en prose, dans l'évocation de la guerre, de l'amour, de la liberté perdue, de la terre d'Italie et n'exclut pas l'expression heureuse de l'existence dans sa sensualité. Le tout est traduit par Daniéle Valin, la traductrice de toujours de l'écrivain. Cette parution se fait à l'occasion du Printemps des poètes 2021 dont le thème est Le Désir. Six voix Ce n'est pas la mer qui nous a recueillis, Nous avons recueilli la mer à bras ouverts Venus de hauts plateaux incendiés par les guerres et non par le soleil, nous avons traversé les déserts du tropique du Cancer Quand, d'une hauteur, la mer fut en vue elle était ligne d'arrivée, pieds embrassés par les vagues Finie l'Afrique semelle de fourmis, par elles les caravanes apprennent à piétiner Sous un fouet de poussière en colonne seul le premier se doit de lever les yeux Les autres suivent le talon qui précède, le voyage à pied est une piste d'échines.