Résumé du livre : Travaillant sur les Présocratiques, j'avais remarqué une profonde différence entre ce que dit Parménide dans son Poème, et les commentaires traditionnels qui font de lui un logicien, un métaphysicien de l'Un absolu, écrasant le réel multiple de toute sa hauteur. Cette prise de conscience s'est approfondie lorsque j'ai constaté que cette disjonction, initiée par Socrate et Platon, prenait la forme d'une vraie fracture entre « anciens » partisans du cosmos, de la nature et des corps, et partisans « nouveaux » de l'humain, avec sa culture, ses concepts et son monde d'idées. J'ai alors soumis l'histoire de la philosophie grecque à un examen tendant à vérifier l'existence de cette guerre oubliée entre « Nature » et « Culture ». Les résultats de cette recherche ont été récemment publiés par les éditions Les Belles Lettres, collection « Encre marine », sous le titre : L'Énigme de la philosophie grecque. J'y désignais la pensée des corps : « pensée-mouvement », et la pensée des idées : « pensée-substance ». Une telle distinction demandait évidemment à être soumise à discussion. Elle demandait aussi de préciser les caractères de cette pensée-mouvement, sans doute plus moderne qu'on ne l'imagine. C'est pourquoi j'ai rédigé l'ouvrage que les Belles Lettres « Encre marine » présentent aujourd'hui, sous le titre : Vers une pensée-mouvement. Voyage entre les corps et les mots.